Située sur les hauts-plateaux du Nord-Est, parfois nommée Far-West khmer, Ratanakiri est une région difficilement accessible. Elle se compose de paysages de montagnes et de douces collines verdoyantes, de plantations, de fleuves et de rivières sinueuses, patrie de minorités ethniques proto-indochinoises : Kroeungs, Kacos, Kachaks, Jaraïs et Braus, habitants originels de ces hautes terres. Ces derniers vivent le long de pistes rougies par la latérite, le long de forêts-clairières et des jungles subtropicales encore hantées par quelques tigres, par des hardes d’éléphants sauvages et, d’après les minoritaires, par tout un panthéon de redoutables génies. De part son caractère reculé, inaccessible, Ratanakiri fut utilisée dans les années soixante par les Khmers rouges qui y fondèrent leurs premiers maquis, puis par les troupes Nord-vietnamiennes pour y tracer des tronçons de la piste Hô Chi Minh.
Ratanakiri a donc tout ce qu’il faut pour devenir une destination de rêve pour les voyageurs qui recherchent l’aventure et l’authenticité. Ban Lung est la capitale de la région, base de départ des excursions. L’offre d’hébergement assez variée permet d’y passer plusieurs nuits. Une note particulière pour le lodge des Terres rouges, établissement fondé par un français, ancien de l’APRONUC. Egalement possibilité de loger dans un hébergement historique (l’ancienne demeure du Gouverneur de la province) en tout confort et à partir de là, pendant une ou plusieurs journées, réaliser des excursions dans les alentours, à la découverte de jungles, de fleuves et de villages de minorités ethniques.
Quelques sites :
- Le lac volcanique de Yeak Leom : superbe lac aux eaux limpides entouré d’une forêt à dipterocarpaceas élancés. Possibilité d’y prendre un bain et de randonner sur le sentier faisant le tour du lac.
- Le village ethnique de Ta Veng : près de la frontière avec le Laos. Le village est peuplé par les Kroeungs, ethnie d’origine austroasiatique, connue pour l’architecture particulière de ses maisons de célibataires.
- Le village de Kachaun dans le secteur de Ven Sai : accessible soit par la route, soit par le bateau sur le fleuve Tonlé San, le village est renommé pour ses totems funéraires. La plupart des habitants y sont d’origine chinoise ou laotienne et parlent laotien entre eux.
En dehors de ces sites, il est possible de faire des treks d’une ou de plusieurs journées, voir huit ou dix jours dans la jungle en passant la nuit dans des villages, dans des cabanes ou dans des hamacs de jungle.